Je commence cette collaboration avec un coup de poing dans le ventre. Mon frère est mort parce qu'il avait cessé de manger de la viande il y a quelques années. Il était tellement affaibli qu'il avait perdu sa défense. À la clinique, ils l'ont bourré de fer, rendant ses veines dures comme des tuyaux de poêle. Les autres problèmes s'additionnaient et l'attaquaient tous ensemble.
di Bruno Modugno
Alors il nous a quittés, mon pauvre frère. Il n'a pas été victime d'une mode blasphématoire, celle des végétaliens, mais simplement du refus de vivre. Vous avez déjà compris où je veux en venir. Contre ceux qui nous accusent de manger des cadavres, contre ceux qui détestent la chasse, contre ceux qui organisent la croisade chaque semaine sainte pour sauver les agneaux de Pâques. Pendant quelques années, Daria Bignardi m'a invité le vendredi de Pâques au studio de télévision "The Barbarian Invasions" pour défendre les mangeurs d'agneau de Pâques de leurs détracteurs. L'année d'avant j'avais refusé parce que j'étais en Autriche. Giacomo Cretti, vous savez, y est allé. Il s'est bien défendu. L'année suivante j'ai accepté. Nous aurions dû être quatre contre quatre. Au final, nous étions deux (un cuisinier de la campagne romaine, spécialiste de l'abbacchio alla cacciatora) et moi-même.
Le vétérinaire qui devait m'aider n'est pas venu et un journaliste également partisan de la consommation de viande s'est immédiatement rendu de l'autre côté, où siégeait une équipe respectable : Baba Cesare, un faux gourou indien, un philosophe animalier, Red Canzian , célèbre bassiste de Pooh, et Silvia Prandi de Discovery Channel. Le débat a immédiatement pris une tournure surréaliste, avec la proposition de Daria Bignardi qui a dit : "D'accord, mais les troupeaux qui fournissent la laine, le lait et les agneaux ne pourraient pas être laissés libres dans les montagnes ?" Après cette démonstration de sagesse biologique, par une journaliste qui pense tout savoir sur les écosystèmes, les absurdités pathétiques de toutes les autres sont arrivées, avec des références au massacre des innocents et aux droits des animaux dans un monde où toutes les espèces vivent en dommage d'autrui, et où même les plantes, nourriture des herbivores, ont un système nerveux. Le système n'a pas été inventé par moi carnivore, précisai-je, mais le bon Dieu. Le cuisinier et moi sommes donc restés les pieds sur terre et nous nous sommes bien défendus, mais là l'animateur a sorti l'as de sa manche et a diffusé un larmoyant intervention du ministre de l'époque Brambilla (personnage que je n'ai jamais mentionné mais souvent évoqué dans la dernière partie de mon toast à la fin de l'émission « Face à ceux qui s'en foutent ! » avec la phrase : « et je sais qui je dont je parle"). C'est alors que j'ai fait mon intervention qui a surpris tout le monde et m'a exclu de toute future invitation à l'atelier de la belle Bignardi. J'ai dit : « Mme Brambilla a raison. Cela m'a brisé le cœur. En fait, à Pâques, je ne mangerai pas d'agneau mais des crevettes congelées importées de l'entreprise de Mme Brambilla. Pouquoi? Ne savez-vous pas que le ministre fait le trafic d'animaux morts ?" Givre général, embarras de Bignardi qui depuis ce moment ne m'a pas donné la parole. La transmission s'est ensuite terminée sur un ton de plus en plus faible, jusqu'à la chanson thème finale. Je ne pense pas qu'il m'invitera plus. Amen.
Donc, les végétariens et puis les végétaliens. Ce n'est pas une question de goût. On parle d'une philosophie contre nature et aberrante qui a conduit à des excès dans le passé. Hitler et tout son personnel étaient végétariens. Seul Hermann Göring était chasseur, mais il rédigea la loi contre la vivisection sur les animaux, à tel point que les expériences se poursuivirent sur les hommes enfermés dans les camps de concentration et les hôpitaux psychiatriques. Cela ne veut pas dire que ma nièce végétalienne finira par adhérer à des idéologies extrêmes, mais seulement qu'elle est l'une des nombreuses victimes innocentes d'une mode qui fait son chemin dans les sociétés modernes et opulentes. Certainement pas en Afrique et dans les pays du monde qui souffrent de la faim. Nous naissons avec des canidés comme tous les prédateurs, et nous les gardons encore après les 12 millions d'années qui nous séparent de Ramapiteco, qui se nourrissait de fruits mais aussi de petits animaux qu'il réussissait à capturer. Nous perdons des dents de sagesse depuis que nous avons arrêté de mâcher des aliments crus et/ou tenaces.
Mais nous portons toujours les canines et les montrons quand nous sourions (attitude comportementale qui n'a pas toujours été bon enfant et rassurante, mais qui a pour origine un avertissement menaçant. C'est encore aujourd'hui le signe d'agressivité qu'utilisent nos cousins singes). La société humaine a évolué lorsque l'homme, cueilleur et chasseur d'animaux, s'est organisé pour capturer et tuer de grands mammifères. De ces formes de chasse collective sont nées la langue, l'organisation sociale et l'invention de chaque instrument. Bref, la base des sociétés modernes qui, qu'on le veuille ou non, sont notre habitat naturel.
Face à ceux qui se sentent mal !
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