Pour le Conseil d'Etat, le refus n'a pas de sens et doit être rejeté, compte tenu du nouveau cadre réglementaire. Voici ce qu'en ont dit les juges : "Dans le nouveau cadre réglementaire, en cas de condamnation pour atteinte à l'ordre public, en cas de réhabilitation, « le permis peut être refusé ». De cette façon, l'automatisme antérieur a cessé, en vertu duquel, malgré la réhabilitation, la condamnation pour un crime portant atteinte à l'ordre public a été impérative pour la délivrance de la licence. Selon l'orientation de la Section, à laquelle le collège souscrit pleinement, l'intervention réglementaire, bien qu'elle ne soit valable que pour l'avenir, exprime toujours un critère de raisonnabilité, applicable également aux cas précédant l'entrée en vigueur du roman législatif.
Il reste entendu que l'évaluation du danger d'abus d'armes est caractérisée par un large pouvoir discrétionnaire. Il suffit donc, pour justifier l'adoption de l'acte négatif attaqué, de l'existence de circonstances permettant de le tirer une prévision raisonnable sur l'existence d'éventuels risques d'usage inapproprié ou abusif des armes par le propriétaire ».