La réunion du comité permanent
La FACE participe à la 42e réunion du Comité permanent de la Convention de Berne, qui se déroule du 28 novembre au 2 décembre 2022. La Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (ou Convention de Berne) est le premier accord international dédié à la nature conservation, couvrant la majeure partie de l'Europe et certains pays africains (aujourd'hui 50 États au total). Les représentants du gouvernement et les organisations se réunissent une fois par an lors de la réunion du Comité permanent à Strasbourg pour discuter des questions environnementales et prendre des décisions. Cette année, le Comité permanent discute des conclusions et des enjeux pour la Convention de Berne et ses parties contractantes, en particulier la question de la contribution post-2020 de la Convention de Berne au cadre mondial actuel de la biodiversité, la conservation des oiseaux, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes , et la relation entre la biodiversité et le changement climatique.A l'ordre du jour du 29 novembre figurait la proposition de la Suisse de déplacer Loup de l'Annexe II (strictement protégée) à l'Annexe III (protégée).
État de conservation
En vue du Comité permanent, le secrétariat de la Convention de Berne a mandaté la Large Carnivore Initiative of Europe (groupe de spécialistes de l'UICN) pour produire une évaluation actualisée de l'état de conservation du loup d'Europe.Ce rapport conclut que le loup peut être classées « Préoccupation mineure » [catégorie Préoccupation mineure, adoptée pour les espèces qui ne sont pas menacées d'extinction à court ou moyen terme. NDLR] à l'échelle européenne, soulignant que la grande diversité des systèmes de gestion et de suivi reste problématique pour une approche holistique de la conservation. L'état de conservation à l'échelle européenne est indéniablement positif et l'espèce peut être classée 'Préoccupation mineure' dans le système de la liste rouge de l'UICN lorsque l'évaluation est effectuée à l'échelle continentale » Boitani et al. (2022). Le rétablissement des loups à environ 21.500 XNUMX individus en Europe géographique (à l'exclusion de la Biélorussie et de la Russie) est un succès évident en matière de conservation. La proposition de la Suisse est bien justifiée étant donné qu'elle est désormais considérée comme l'espèce la plus abondante en Europe, et c'est possible puisque le texte de la Convention prévoit de tels changements.
La situation en Suisse
La Suisse a déclaré qu'elle avait plus de 200 loups (environ 23 meutes) sur son territoire et qu'elle ne pouvait plus gérer les conflits fondés sur des retraits exceptionnels comme le permet l'art. 9 de la Convention de Berne. Pour améliorer l'acceptation sociale et la coexistence, le système de gestion doit être adapté pour inclure des mesures proactives de conservation et de gestion. Cependant, cela n'est pas possible avec l'inscription actuelle du loup à l'Annexe III. Par ailleurs, la Suisse a appelé à un traitement juridique uniforme du loup dans le cadre de la Convention de Berne. Malheureusement, un blocage du vote contre l'UE-27, décidé à l'avance par la Commission européenne et le Conseil de l'Union européenne, a fait que la majorité nécessaire des deux tiers n'a pas pu être atteinte. Une décision décevante de ne rien faire. C'est encore un autre exemple des obstacles qui existent au passage de l'espèce au statut de protection dans les deux sens en vertu du droit international. Malgré des tendances positives et le dernier avis d'expert sur la population de loups en Europe, la décision du Conseil décrit la population de loups dans l'UE comme étant composée de 39 unités biogéographiques.
Conservation et gestion
Cette approche divise les populations de loups en Europe davantage par zones climatiques et frontières politiques que par populations de loups scientifiquement établies. La FACE, représentée par Sabrina Dietz, s'est prononcée en faveur de la proposition de la Suisse, affirmant qu'un tel changement devrait être considéré comme une réussite en matière de conservation, car toutes les populations ont dépassé les objectifs de population précédents. En outre, la FACE a encouragé les parties contractantes à s'engager dans la conservation et la gestion transfrontalières des grands carnivores. Les propositions d'inscription d'espèces dans le cadre de la Convention de Berne sont souvent bloquées par l'avancement de la position de l'UE (y compris l'abstention). L'Annexe III de la Convention de Berne offre toujours une protection à l'espèce, mais à un niveau plus approprié pour une espèce comme le loup. Un bon état de conservation peut être atteint par l'inscription à l'Annexe III de la Convention de Berne, comme en témoigne le lynx eurasien. C'est l'une des raisons pour lesquelles une résolution a été adoptée la semaine dernière au Parlement européen saluant la proposition présentée par la Suisse et appelant à son adoption. L'augmentation des populations de loups continue de provoquer des conflits, le problème central étant les cadres juridiques de «protection stricte», entraînant une bureaucratie très lourde dans de nombreux pays, empêchant la résolution réussie des conflits. Il est facile de voir à quel point certains pays non membres de l'UE sont mécontents de la domination du processus décisionnel Bruxelles/UE au niveau international.